Recevoir un CD, qui plus est un premier album, c’est toujours un moment particulier. On enlève le blister, on prend l’objet disque comme un bijou sorti de son écrin. Puis on le pose sur la platine, en espérant que le résultat – la musique – les chansons – sera à la hauteur des espérances.
La démarche se corse lorsqu’on connait l’artiste.
La démarche se corse encooooooooore plus, quand on a connu l’artiste avant qu’il ne décide de se lancer dans cette aventure de composition, d’écriture, d’enregistrement.
C’est le cas ici, puisque l’auteur de ces lignes a connu, dans leurs autres vies respectives, l’auteur de l’album. L’un était journaliste, s’occupait déjà de causer musique. Le second travaillait sur un festival musical.
Allons-y alors tout de go (jeu de mots !) pour présenter ce premier album de Fredgo. Un disque pensé, réfléchi, travaillé, maturé depuis maintenant plusieurs années. On n’imagine pas le travail et le dévouement d’un artiste à peaufiner son travail, avant de le présenter, le livrer en pâture à un scribouillard incapable de jouer deux notes de suite (j’exagère, j’arrive à jouer une octave entière au piano, pas mal après trois ans de cours au siècle dernier).
Les textes, l’ambiance générale aussi, font assez furieusement penser à des garçons comme Daran (avec ou sans ses chaises). Fredgo évoque Paris (le pont des arts), l’amuuuuur (Je est un autre, Une table pour deux, entre autres chansons), les scarabées (Liverpool qui, assez étonnamment me fait plus penser dans sa mélodie aux Mammas & Papas) dans un univers variété / guitare qui rappelle aussi certains groupes du début des années 2000 (les Marseillais Jaho en tête). Les textes, simples, parviennent à parler à presque tout le monde (on enlèvera les fans de Jul pour qui je peux comprendre la difficulté grammaticale autant que philosophique à comprendre des phrases de plus de trois mots). C’est un joli premier effort discographique. Reste, après avoir trouvé la voie, à trouver la voix, avec quelques spoken word reediens qui apporteraient parfois plus de profondeur au texte.